MARS 2024 – Le Monde diplomatique | 2

Barbara à Gaza

A LORS que le nombre de victimes civiles à Gaza s’accroît, les dirigeants occi- dentaux, qui ont résolu de ne prendre aucune mesure contre leur allié israélien, feignent de déplorer son acharnement. Le président américain Joseph Biden et son secrétaire d’État Antony Blinken, chefs de file de ce camp nimbé de vertu, confient chaque jour ou presque leur agacement, voire leur colère, contre M. Benyamin Netanyahou (qui n’en a cure) tout en se démenant pour que le Congrès américain verse à son gouvernement 14 milliards de dollars d’aide supplémentaire. Un genre d’article s’impose dans les médias qui consiste à effacer les livraisons massives d’obus et de bombes occidentales avec des proclamations de bonnes intentions (1). Pas seulement aux États-Unis, pas seulement de la part des journalistes (et d’ail- leurs pas de tous). Ainsi, le 12 février dernier, France Inter recevait M. Boris Vallaud, président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Le journaliste Simon Le Baron évoque la « situation humanitaire catastrophique » à Gaza avant d’interroger le député, acteur politique et pas simple commentateur : « Est-ce que les mots suf- fisent ? » Il récolte alors une moisson de… mots : « épouvantable », « des milliers et des milliers de morts, des enfants, des femmes », « on manque de tout, d’eau, de vivres, de médicaments ». Et, pour conclure, cet avertissement cinglant : « En tout cas stop là, parce que ça n’est pas possible ! » Nullement étourdi par la virtuosité verbale de son interlocuteur, qui n’a pas hésité à citer les vers d’une chanson de Barbara sur « les enfants qui sont les mêmes » à Gaza et à Jérusalem pour appuyer son émotion, Le Baron donne aussitôt la parole à un auditeur, « Marc ». Mais ce jour-là, contrairement à la pratique de Nico- las Demorand, animateur habituel de la matinale, l’auditeur n’est pas interrompu au bout de quelques secondes. Marc réclame donc que le député, allant au-delà des « mots qui ne suffisent pas », lui dise, « concrètement », « s’il ne faut pas obtenir un embargo sur les armes à destination d’Israël. Et demander que Netanyahou et son gouvernement soient traduits devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, voire pour génocide ». Marc demande enfin que la justice fran- çaise s’intéresse « aux double-nationaux qui servent dans l’armée israélienne pour vérifier qu’ils ne se rendent pas coupables de crimes de guerre ». Des questions précises. Les réponses le sont moins. Embargo sur les armes ? « Je ne suis pas capable de vous dire », admet M. Vallaud, apparemment moins en verve que lorsque, quelques secondes plus tôt, il citait Barbara. Le député français sug- gère néanmoins que le président… américain « bouge encore, dise que ce qui se passe n’est pas admissible ». Le Baron enchaîne : « Très concrètement, est-ce que les Occidentaux doivent menacer, voire prendre des sanctions ? » Le président du groupe socialiste dégaine à nouveau sa formule-choc : « Écoutez, je ne suis pas capable de vous dire… En tout cas, il faut que la pression diplomatique soit, j’al- lais dire, sans nuances. (…) Et à l’égard non seulement d’Israël, évidemment, mais aussi des États-Unis, qui ont la clé. » Le Baron n’en reste pas là : « La dernière question, c’était sur les binationaux, les Franco-Israéliens qui servent dans l’armée israélienne, qu’est-ce que vous en pen- sez ? » On entend M. Vallaud soupirer, puis : « Écoutez, je… ils sont binationaux, soumis au service militaire. Il y a des règles du droit de la guerre. Elles s’imposent à toutes les armées. » Résumé : il faudrait que M. Biden réprimande M. Netanyahou, que les États-Unis utilisent davantage leur « clé » et que les militaires binationaux respectent le droit de la guerre. Les enfants de Gaza, qui « sont les mêmes » que ceux d’Ukraine ou de Jérusalem, sont presque déjà sauvés.

SERGE HALIMI.

(1) Cf. Jack Mirkinson, « Biden Is Mad at Netanyahu ? Spare Me », The Nation, New York, 13 février 2024.

AUTOROUTE VERS L’ENFER ?

Le professeur de Harvard Gordon Hanson semble terrifié par le « nouveau consensus commercial de Washington », dont il attribue la paternité à M. Robert Lighthizer, négociateur commercial de M. Donald Trump ( Foreign Affairs, janvier-février 2024). Ce programme de commerce international – appelé unilatéralisme pragmatique – combine l’assurance de M. Trump et la politique industrielle de M. [Joseph] Biden. Il comporte des mesures que les écologistes et les militants syndicaux préconisent depuis longtemps et appelle à une application réaliste de la puissance américaine qui

plairait aux conservateurs traditionnels. Il y a dix ans, une telle proposition n’aurait suscité que peu de soutien. Aujourd’hui, il pourrait constituer un compromis acceptable par les démocrates et les républicains, en dépit du blocage du Congrès. Les deux partis semblant converger en matière de politique économique, le programme commercial de M. Lighthizer pourrait prendre corps grâce aux alternances, les nouveaux présidents développant les politiques commerciales et industrielles de leurs prédécesseurs au lieu de les bouleverser. (…) Si Washington poursuit sur la voie de l’unilatéralisme commercial, il déstabilisera les alliances et les institutions mondiales qu’il a mis sept décennies à construire.

COURRIER DES LECTEURS

Soins L’article « Soignants suspendus, autopsie d’une erreur » (février) a suscité plusieurs réactions. Mme Irène Doiron et M. Pierre Leyraud déplorent qu’il fasse abstraction des circonstances dans lesquelles les pouvoirs publics ont tenté d’imposer la vaccination contre le Covid-19 à une partie de la population : On reste avec l’impression que l’État n’aurait pas dû prendre des mesures contraignantes ou créer des obligations en regard d’une situation non seulement nouvelle, mais surtout incertaine. Y avait-il des alternatives à ces mesures contraignantes ? Les auteurs auraient dû davantage tenir compte du contexte d’incertitude, de nouveauté et d’impréparation qui existait au début de l’épidémie et de l’hécatombe, même chez des jeunes sans comorbidités. Bien des gens ont été soulagés quand les vaccins sont arrivés, qui ont permis de renouer les liens sociaux.

Un lecteur souhaitant conserver l’anonymat pour des raisons professionnelles précise, quant à lui, que d’autres salariés ont été mis à l’écart au cours de cette période : Technicien en prévention des risques professionnels pour un service de santé au travail, j’ai été suspendu, bien que n’étant pas soignant et jamais au contact de personnes fragiles mais seulement de salariés dans le cadre de leur travail. (…) Même chose pour des collègues administratifs, n’ayant aucun contact avec les usagers et même très peu avec leurs collègues, et qui auraient pu télétravailler à 100 %, ce qui leur a été interdit !

M. Philippe Riel suggère, quant à lui, d’interpréter avec prudence le graphique figurant dans le même dossier « Santé à la casse » sur le lien entre espérance de vie et dépenses de santé :

La relation entre les deux variables semble sauter aux yeux : l’espérance de vie d’un pays sera d’autant plus élevée qu’il investit dans sa santé. Une exception : les États-Unis. On en conclut d’emblée que leur système de santé est profondément dysfonctionnel. (…) Or l’espérance de vie américaine est susceptible de tenir à des problèmes sociaux comme la crise des opioïdes, les inégalités, l’insécurité alimentaire… Reste à comprendre pourquoi les Américains dépensent autant en matière de santé. Les ennemis de l’assurance universelle insistent sur le niveau technologique du système de soins (…). En réalité, soumettre la santé aux exigences du marché engendre des problèmes majeurs de

surcoûts. Structures oligopolistiques, frais administratifs excessifs, nombreux intermédiaires, pratiques anticompétitives…, voilà autant de sources d’inflation des prix d’assurances privées et de médicaments.

Jacques Delors Réagissant à l’article « À Jacques Delors, le grand marché unique européen reconnaissant » (février), M. Denis Monod-Broca souhaite que soient explorés les mécanismes qui permettent au capitalisme de neutraliser les contestations qu’il provoque : Dans son essai Métamorphose du bourgeois (Calmann-Lévy, Paris, 1968), Jacques Ellul montre comment notre société capitaliste bourgeoise sait ingérer, digérer, absorber, les unes après les autres, toutes les contestations qu’elle ne manque pas de susciter, aussi radicales soient-elles. La carrière politique de Jacques Delors illustre cet étrange phénomène. (…) François Ruffin conclut son article sur le « droit d’inventaire » qu’exige l’« immense héritage » de Delors. Ne faut-il pas aller au-delà ? Ne faut-il pas s’interroger sur le mécanisme luimême, sur ce mécanisme anthropologique et social, si bien décrit par Ellul, et dont nous sommes à la fois les acteurs et les jouets, ne faut-il pas s’interroger sur les forces à l’œuvre ? La principale d’entre elles n’estelle pas, tout simplement est-on tenté de dire, la convoitise… individuelle ou collective, plus ou moins dissimulée, parée parfois de superbes atours idéologiques ?

Israël-Palestine Nos multiples articles sur la situation au Proche-Orient, notamment ceux de notre dossier « Gaza, l’onde de choc » (décembre), ont inspiré les ré flexions suivantes à Mme Mireille Moutte : À l’origine, deux peuples traumatisés, l’un par la Shoah et l’autre par la Nakba. L’un sur la défensive du « plus jamais ça », l’autre sur la blessure de l’exode et de l’expropriation de ses territoires. Comment ces deux peuples aujourd’hui en replis identitaires, unis par la haine des exactions réciproquement commises, pourraient-ils espérer vivre en paix sur un même territoire ? (…) N’y a-t-il pas meilleur ciment national qu’un ennemi commun ? La solution incontournable de deux États sur un même territoire n’est-elle pas chimérique ? Entretenue depuis l’origine pour que les tensions s’apaisent d’ellesmêmes par l’oubli de l’évolution génération-

Concours étudiants

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nelle. C’est raté ! Alors on met le couvercle sur la marmite pour maintenir les débordements que l’on connaît avec en corollaire l’étonnement hypocrite des nations devant tant de violences !

Droit international M. Denis Texier, professeur de philosophie en lycée, conteste la thèse de l’article « Le droit international du plus fort » (février) selon laquelle les lois internationales sont destinées à défendre l’intérêt des nations dominantes, États-Unis en tête : (…) L’auteur prétend ne voir chez le philosophe et juriste hollandais Hugo Grotius qu’un infâme défenseur du « droit de prise » des bateaux hollandais sur les navires étrangers, ainsi qu’un défenseur de la liberté de navigation de ces mêmes bateaux sur toutes les mers du monde, pour le plus grand bénéfice d’un cousin du juriste. Comme si, in fine, les longues pages d’argumentation tirées des di fférents livres dans lesquels Grotius se demande ce qui peut fonder un droit légitime en matière de relations entre États n’avaient pour seul but que de favoriser les intérêts de la famille de l’auteur, et plus largement, ceux de la nation hollandaise ! Cette relecture (…) ne rend évidemment pas compte de l’apport majeur de cet auteur à l’élaboration d’une législation fondée sur le « droit de nature », notion fondamentale au cœur de la pensée des auteurs dits contractualistes, qui se refusent à voir dans le droit positif, tel qu’il est en vigueur au sein de chaque État, la seule norme de justice légitime.

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RECTIFICATIFS

– Dans le numéro de janvier 2024, en page 25, dans le texte consacré à l’ouvrage Chroniques du pays des gens les plus heureux du monde, le nom de Wole Soyinka a été écrit « Solinka » de manière erronée. – Dans le numéro de février 2024, en page 6, il fallait lire Mme Blinne Ni Ghrálaigh et non M. Blinne Ni Ghrálaigh. En page 7, il est question du roi Mohammed VI et non du roi Mohammed IV. En page 26, dans la note de lecture consacrée à La Ferme des Bertrand, la date de sortie du premier film de Gilles Perret est 1997.

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